Infobésité, chronophagie, surinformation

Je deviens totalement infobèse, ça y est. Il va falloir que je fasse une cure car cela tourne à l’addiction totale. Je deviens camé d’infos, de RSS, d’emails, d’agrégateur. Je me suis rendu compte de ça dans le RER ce matin, coincés et essayant de m’occuper l’esprit sur mes 30 cm². La raison de la gêne : mon widsets, cet agrégateur de RSS pour téléphone mobile n’avait pas synchronisé avant que je décolle. J’avais oublié mon bouquin du moment. Donc rien à lire. Gasp. J’avais juste eu une toute petite dose de 10 minutes d’itélé / Euronews en avalant mon tryptique matinal. Eh ben ça fait juste pour tenir 45 minutes ensuite.

Deuxième signe : mon Netvibes devient inutilisable. J’ai eu beau créer des onglets par thématiques, par types de contenus textes, podcasts etc. , créer des RSS de RSS via Yahoo Pipes & Co. Il ne digère plus les infos que je lui fait ingurgiter. Et moi non plus. Si j’y ajoute les emails professionnels et personnels, cela vire au pur cauchemar. Et surtout je commence à être au bord de la surinformation : je n’ai plus la plupart du temps qu’une impression de bruit permanent, plus ou moins bien géré, d’une une masse d’infos dont rien de fort ne ressort vraiment. Beaucoup d’analyses, peu de fait, encore moins de synthèses et de perspectives. Bref, finalement pas autant de valeur ajoutée que je le souhaiterais.

Alors, même si on n’est pas le 1er janvier, mes bonnes résolutions 2007 :

  • widsets dans le métro le matin, mais bouquin le soir
  • cure d’amaigrissement progressive du Netvibes (ça évitera qu’il mette 3 plombes à charger, tiens)
  • gestion drastique des emails.

Pour le reste, je suis stable à 90 kilos, ça va encore 🙂
(Demi) Blague à part, j’ai tout de même le sentiment que l’on arrive à la limite de l’exercice du journalisme citoyen-collaboratif-participatif (rayez la mention inutile – je ne sais même plus comment ça s’appelle). Il est temps que cela s’organise et se (auto ? on peut rêver) gère via des outils et surtout des gens dont c’est le métier : gérer et hiérarchiser de l’info. Attention, les pourfendeurs de la vieille école, calmez-vous, je ne suis pas en train de dire que ça y est c’est mort, fin de la partie, remballez vos blogs. Je crois que les médias « installés » auront un rôle à jouer (en tous cas ils ont intérêt à le comprendre si ce n’est déjà fait), mais de nouvelles organisations et outils « hybrides » vont naître de tout cela, et il est grand temps, sous peine de faire tomber le mouvement dans un énorme trou noir. Car le danger est là, j’ai l’impression que le phénomène arrive au point de rupture et il est temps d’ograniser tout cela. Pour les producteurs (quels qu’il soient, professionnels ou non) comme pour les utilisateurs. Cela permettra d’ajouter un filtre qualitatif et également de se retrouver dans cette masse d’information au sein de laquelle il y a de vraies bonnes idées et pépites. Car si l’un des principaux traits de ce mouvement fut sa faculté d’auto-accélération (suivez mon regard 🙂 ), un des derniers pourrait bien être l’auto-destruction.

Et puis ça fera le ménage chez tous les experts auto-proclamés de « ouaibemarketing », innovations & co (je n’en ai jamais vu autant que ces derniers mois, dingue, on se demande où il étaient en 2001-2002…)

5 réflexions sur “Infobésité, chronophagie, surinformation

  1. Je te trouve un peu dur car nous disposons d’outils pour filtrer et organiser ces flux. Ces problèmes d’infobésité ne touchent que qql % de la population.

    Une solution pour garder la ligne : habiter à 68 secondes du bureau (j’ai chronométré ce matin) permet de limiter l’indigestion d’info, d’autant plus que le PDA ne capte pas pendant le trajet. Vive la campagne 😉

  2. Sinon pour déconnecter il y a aussi les vacances, le ski ou le magret de canard.

    Ceci dit, j’ai le même problème que toi avec mon netvibes : je rajoute des flux des flux… mais si après 2 semaines je n’ai pas touché à l’un de ces flux, je le dégage. Ainsi mon netvibes reste mince, svelte et élancé.

  3. Franck, ce n’est pas très fair-play. Si j’étais au même endroit que toi, les seuls flux que je consulterais seraient ceux d’enneigement pour programmer mon week-end d’hiver et la météo pour mes balades d’été 🙂 Mais je te rejoins, ce problème doit rester circonscrit à une fraction de la population. Quoique, lorsque l’on regarde la profusion de l’offre sur les présidentielles, on se dit qu’un peu de tri ne ferait pas de mal.

    Grégoire, ben oui, c’est le problème quand on vieillit, on s’empâte… tu verras, bientôt tu rentreras de moins en moins dans tes superbes t-shirts 😛

    Plus sérieusement, c’est vrai que je n’ai pas trop recherché du côté des outils de gestion des flux. Une petite fonction permettant de voir en un clin d’oeil les moins utilisés serait vraiment pratique. Cela pose un autre problème, plus orienté statistiques/audience : comment suis-je considéré sur les flux que j’utilise très peu mais synchronise tout de même (notamment les podcasts). Finalement, on en revient aux bons vieux problèmes 1.0 des newsletters et autres outils style AvantGo, bien que les outils de suivi d’audience renseignent un minimum sur les volumes de clics générés à partir des flux (à part pour les podscasts encore une fois : difficile de faire la différence entre un téléchargé/synchronisé et réellement écouté).

  4. Y a trop de trucs sur internet, c’est la montée des océans numériques, alimentée par les autoroutes de l’information qui vomissent des fleuves de rien. C’est le déluge des choses inutiles, l’indigestion de non-savoir et on va tous crever !

    Un bon mois de vacances loin loin loin pour aller voir ailleurs et tout ça ne sera plus un soucis 🙂

Laisser un commentaire